La réforme de la police thaïlandaise, mise en cause dans de nombreux scandales de corruption, avait été promise par le premier ministre Prayut Chan-Ocha. Or jusque-là, aucune mesure effective n’est apparue dans le radar. Pas étonnant: rien ne se passera sur ce terrain très sensible des forces de l’ordre juge le sénateur Kamnoon Sidhisamarn, cité par la chaine Thai PBS.
Le sénateur Kamnoon Sidhisamarn exprime désormais sa frustration sur Facebook. Il vient de déclarer que les réformes indispensables de la police n’ont pas progressé depuis que le Premier ministre, en sa qualité de chef de la junte qui a pris le pouvoir à l’issue d’un coup d’état en 2014. Ne restent de ses promesses que deux actes timides: une ordonnance du 25 juillet 2018 concernant les lignes directrices pour les remaniements de la police qui mettent l’accent sur l’ancienneté. Et une autre, datée du 26 novembre de la même année, concernant les mesures de soutien au maintien d’une administration nationale.
Le sénateur a déclaré que le Premier ministre aurait pu passer outre les deux ordonnances en soumettant au Parlement le projet de loi sur la réforme de la police, qui a été rédigé par Meechai Ruchupan, l’expert juridique du gouvernement.
Ni le gouvernement ni le Premier ministre ne l’ont fait, mais ils ont choisi d’envoyer le projet de réforme de la police, qui a été fortement modifié par l’Office de la police royale, directement au cabinet, qui l’a approuvé le 15 septembre, a déclaré M. Kamnoon, ajoutant qu’il n’y a aucun espoir de véritable réforme de la police avec le projet modifié.
“Cela fait ressembler les dispositions de la Constitution à de simples lettres sur un bout de papier”, a déclaré le sénateur.
De quoi attiser la colère des protestataires qui réclament une réforme de la dite constitution…
Remerciements à Georges Santin
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