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THAÏLANDE – POLITIQUE: Sur Internet, le duel Prayuth – Apirat bat son plein à la tête du royaume

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 23/02/2020
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Qui dirige vraiment la Thaïlande ? La question enflamme les réseaux sociaux thaïlandais depuis la décision de la Cour constitutionnelle d’interdire, vendredi 21 février, le parti de l’avenir (Future Forward Party), principale formation de l’opposition, la plus active dans la dénonciation des pouvoirs de l’armée. La plupart des commentaires politiques posent une seule question: qui détient les clefs réelles du pouvoir dans un Royaume où la monarchie demeure aux yeux de beaucoup le principal centre de décision ? Entre le premier ministre Prayuth Chan Ocha, qui doit gérer le mécontentement populaire, et le chef de l’armée le général Apirat Kongsompong, le duel bat son plein selon les internautes qui préfèrent, le plus souvent, demeurer anonymes.

 

C’est un duel entre généraux. Et il est sans merci d’après les commentaires sur les réseaux sociaux thaïlandais compilés et lus par Gavroche depuis l’interdiction du parti de l’Avenir le 21 février par la Cour Constitutionnelle. Laquelle risque d’entrainer sous peu une vague de protestations et de manifestations susceptible de déclencher des remous au sommet du pouvoir.

 

Un bon baromètre

 

Il est naturellement difficile et délicat de s’appuyer sur les messages diffusés sur internet. Mais la liberté d’expression qui demeure sur ces derniers est un bon baromètre de l’ambiance politique en Thaïlande où la presse traditionnelle, malgré ses efforts, demeure sous étroite surveillance.

 

Or que disent les internautes ?

 

Que le premier ministre Prayuth Chan-Ocha est en voie de marginalisation dans un royaume de plus en plus contrôlé par le Chef de l’Armée Apirat Kongsompong, dont la crédibilité a été mise à mal par la récente tuerie de Korat commise par un sergent-chef armé jusqu’aux dents (tué par les forces spéciales dans l’enceinte du centre commercial Terminal 21). «Apirat décide, Prayuth est désarmé» explique un commentaire. «Apirat n’en pouvait plus des attaques de Thanathorn (le leader du parti de l’Avenir) contre l’armée et ses prérogatives» affirme un autre. L’équation, selon ces commentaires sur Internet, serait assez simple: le chef de l’armée veut à tout prix empêcher qu’une dissidence émerge au sein de ses troupes et de son État major. Or de nombreux officiers supérieurs, en particulier les plus jeunes, vivent mal les coups portés à la démocratie parlementaire que le Parti de l’Avenir incarnait.

 

Une solution médiane

 

Quelle est la part de vérité dans ce duel ? Difficile à dire. L’ex général Prayuth n’a jamais été un chantre de la démocratie, ayant lui même mené le coup d’État de mai 2014. Mais il aurait, dans le cas du parti de l’Avenir, préféré une solution médiane et désapprouverait la suspension pour dix ans des droits civiques d’une dizaine de dirigeants de cette formation, en particulier soutenue par la jeunesse de Bangkok et des grandes villes.

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