Une nouvelle victoire pour la dynastie politique des Shinawatra. L’ancien Premier ministre thaïlandais, Thaksin Shinawatra, a bénéficié d’une grâce royale, a annoncé son avocat samedi 17 août, au lendemain de la nomination de sa fille, Paetongtarn Shinawatra, à la tête du gouvernement du royaume.
Thaksin, ancien policier de 75 ans et milliardaire des télécommunications, fait partie des milliers de personnes amnistiées par le roi Maha Vajiralongkorn à l’occasion de son anniversaire.
L’ex-dirigeant, qui avait quitté le pays en 2008 pour échapper à des condamnations pour corruption liées à son mandat (de 2001 jusqu’au coup d’État de 2006), est retourné en Thaïlande en août 2023. À peine revenu de quinze ans d’exil volontaire, il a bénéficié d’une grâce royale réduisant sa peine de prison de huit ans à un an.
Libéré sous condition en raison de son âge avancé et de son état de santé, Thaksin n’aura passé que six mois en détention, dans un hôpital de Bangkok. Sa période de liberté conditionnelle devait se terminer le 31 août 2024.
Une lignée au pouvoir
La Gazette royale publiée samedi 17 août a annoncé la grâce, précisant que « le roi a offert une chance à ceux qui souhaitent s’améliorer et contribuer au bien de leur pays. » « Thaksin Shinawatra fait partie des bénéficiaires de cette grâce royale », a déclaré son avocat, Winyat Chatmontree, sur son compte Facebook personnel. Il a précisé que Thaksin recevra ultérieurement un document officiel de la prison confirmant qu’il est désormais un homme libre.
Cette grâce, accordée aux prisonniers ayant démontré une bonne conduite, intervient près d’un mois après le 72ᵉ anniversaire du roi Vajiralongkorn, célébré fin juillet.
Paetongtarn Shinawatra, fille de Thaksin, a été élue vendredi comme la plus jeune Première ministre de l’histoire de la Thaïlande, à seulement 37 ans, renforçant ainsi la domination de la famille Shinawatra, au pouvoir depuis plus de vingt ans.
Elle est la troisième Shinawatra à occuper cette fonction, après son père Thaksin (2001-2006) et sa tante Yingluck (2011-2014), tous deux renversés par des coups d’État.
Les grâces royales sont réservées à une certaine classe, car parler d”élite serait aller trop loin. Par contre, plus de grâces comme auparavantpour les dizaines de milliers de petits délinquants croupissant en prison dans des conditions dénoncées par les défenseurs des droits de l’homme.