Un tribunal thaïlandais a autorisé, ce vendredi, l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra à quitter le pays, selon un communiqué officiel. Cette décision constitue une exception rare pour un prévenu poursuivi pour lèse-majesté.
Le milliardaire de 75 ans avait été condamné à huit ans de prison pour corruption et abus de pouvoir après son retour en Thaïlande il y a deux ans, au terme de 15 années d’exil. Toutefois, Sa Majesté le Roi Rama X lui avait accordé une réduction de peine, ramenant sa détention de huit ans à un an, avant qu’il ne bénéficie d’une libération conditionnelle en août 2024, grâce à une nouvelle grâce royale accordée à l’occasion de l’anniversaire du souverain.
L’année dernière, Thaksin Shinawatra a été inculpé pour lèse-majesté, en raison de déclarations faites neuf ans auparavant à un média sud-coréen. Son procès est prévu en juillet.
« Le tribunal a examiné la demande et a autorisé l’accusé à quitter le royaume entre le 2 et le 3 juillet, ce qui n’affecte pas le procès », précise le communiqué. Il devra se présenter aux autorités dans les trois jours suivant son retour.
Selon la loi thaïlandaise, les prévenus en attente de procès doivent rester dans le pays, sauf autorisation spéciale du tribunal. Ce dernier a justifié sa décision en invoquant « les intérêts des relations internationales », sans préciser la destination ni l’objet du voyage.
En décembre dernier, le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim avait nommé Thaksin Shinawatra conseiller pour l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), renforçant ainsi son rôle sur la scène diplomatique régionale.
Bien que renversé par un coup d’État en 2006, l’ancien Premier ministre continue d’exercer une influence politique en soutenant activement son ancien parti, le Pheu Thai, malgré ses déclarations affirmant qu’il ne souhaitait plus s’impliquer dans la vie politique.
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