La réunion des membres exécutifs du parti Palang Pracharath mercredi 19 janvier a convenu d’évincer Thamanat Prompao, qui était le secrétaire général du parti, et 21 autres députés siégeant sous son groupe au sein du PPRP. Il semble que Thammanat soit accusé d’être le responsable des deux défaites du parti majoritaire lors d’élections partielles à Songkhla et à Chumphon, remportées dimanche dernier par le Parti démocrate.
Thammanat Prompao paie clairement ses propos de parrain qui n’ont pas été appréciés par tous les électeurs du sud, bastion traditionnel des Démocrates. En appelant à voter « pour les personnes riches et aux noms élitistes reconnaissables », Thammanat avait fait le choix du clientélisme et des vieilles recettes électorales. Sa stratégie n’a pas convaincu dans les urnes et il s’avère que sa personnalité provoquait de plus en plus de réprobations chez les proches du Premier ministre
Prayut Chan-ocha.
Ironie de l’histoire, le parti démocrate appartient également à la même
majorité gouvernementale.
Une scission du PPRP pas si déterminante
En emmenant 21 députés avec lui, Thammanat Prompao fragiliserait la coalition
gouvernementale mais il n’a pas encore clairement déclaré s’il la quitterait ou non. Les spéculations le font aller vers le nouveau parti Sethakij Thai (Parti économique thaïlandais) et il faut garder à l’esprit que Thammanat conserve de très bonnes relations avec Prawit Wongsuwan, vice-Premier ministre et patron du Palang Pracharat. Rappelons que la coalition est composée de 18 partis comptant actuellement 267 sièges contre 208 pour les partis d’opposition et que Prawit en est le chef d’orchestre.
Au moment où Prayut fait face au variant Omicron, aux pressions des acteurs du tourisme pour rouvrir le pays, aux souhaits des thaïlandais de retrouver du pouvoir d’achat, il n’est pas d’actualité de dissoudre le Parlement.
Tout au plus, Prayut pourrait procéder à un remaniement ministériel, car avec ou sans les députés du camp Thammanat, la majorité lui reste largement acquise. Et il sait que de nouvelles élections générales anticipées pourraient lui être périlleuses tant la reprise économique, que les Thaïlandais attendent, constitue un élément tangible de défiance.
Philippe Bergues