Pour l’heure, les manifestations des partisans de la monarchie, hostiles aux réformes demandées par les étudiants lors de leurs manifestations répétées, sont beaucoup moins nombreux que ces derniers. Mais un élément nouveau est apparu ces jours ci: le retour des «chemises jaunes» – la couleur royale – dans les rues de Bangkok pour témoigner de leur attachement au roi Rama X. Lequel avait publiquement, la semaine passée, félicité certains d’entre eux pour avoir brandi le portrait de son père, le défunt roi Rama IX.
Ils ne sont pas encore des milliers. Leur présence massive dans les rues de Bangkok n’a rien de comparable avec ce qui se passa en 2010, puis en 2014. Les «chemises jaunes» se montrent, mais ne représentent pas encore un mouvement organisé comme cela fut le cas lors de leur affrontement contre les «chemises rouges» pro-Thaksin.
Les choses bougent toutefois et les défenseurs du système thaïlandais donnent désormais de la voix au nom de la stabilité menacée du pays, garante selon eux de sa prospérité économique. Ces «chemises jaunes», souvent des personnes plutôt âgées, s’affirment désireux de montrer leur loyauté au roi du pays alors que les protestations croissantes des jeunes activistes ont fait des critiques sans précédent de la monarchie.
Lumpini, un parc très politique
Le lieu de leur manifestation, mardi, était comme en 2010 le parc de Lumpini, au cœur de Bangkok. Beaucoup avaient la cinquantaine ou la soixantaine, voire plus. Parmi les manifestants antigouvernementaux, on compte de nombreux étudiants et jeunes professionnels, ainsi qu’un large contingent de lycéens.
Pour de nombreux thaïlandais âgés, toute critique de la monarchie est pratiquement un sacrilège. Elle est considérée comme le fondement de leur identité nationale et est protégée par une loi sur la lèse-majesté qui prévoit une peine de trois à quinze ans de prison pour quiconque diffame le monarque ou les membres de sa famille proche.
L’armée considère également que la défense de la monarchie est l’un de ses principaux devoirs.
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