Le quotidien français Le Monde a consacré ces jours-ci un article à la mobilisation en faveur du parti de l’avenir (Future Forward Party ou Anakot Mai), alors que celui-ci court le risque d’être interdit malgré son très bon score aux élections législatives du 24 mars 2019. Nous vous recommandons la lecture du quotidien accessible
Nous publions ici un extrait de l’article consacré par «Le Monde» au «Future Forward Party» dont nous vous recommandons chaudement la lecture. Le site du Monde est accessible ici.
Thanatorn, 41 ans, riche homme d’affaires qui a dirigé pendant dix ans le groupe familial de pièces détachées pour automobiles, fut désigné comme candidat commun de l’opposition au poste de Premier ministre. En vain : le chef de la junte, Prayuth Chan-o-cha, s’est fait réélire de justesse premier ministre grâce à un Sénat nommé par ses soins, une constitution taillée sur-mesure et un arsenal de lois liberticides qui a perduré malgré l’abolition du « Conseil national pour la paix et l’ordre » instauré après le coup d’Etat.
Le parti «Anakot Mai» s’est vite retrouvé en ligne de mire. Thanatorn a perdu son siège de député le mois dernier, au prétexte qu’il aurait encore détenu des parts dans un organe de presse lors des élections – il prétend s’en être débarrassé dans les délais requis. La Commission électorale a ensuite recommandé, mercredi 11 décembre, la dissolution du parti en raison d’un prêt personnel que le politicien milliardaire lui a accordé. Ce prêt, selon Anakot Mai, n’a rien d’illégal et a été en partie remboursé.
« Exaspération de l’élite »
Les institutions thaïlandaises sont aujourd’hui largement « instrumentalisées » par le pouvoir, explique l’universitaire thaïlandais Pavin Chachavalpongpun, du Centre des études sur l’Asie du sud-est de l’université de Kyoto. « Anakot Mai a été, durant les élections, le seul parti à militer pour un retrait des militaires de la politique. Ils ont été plus explicites à ce propos que ne l’a jamais été Thaksin [l’ex-premier ministre en exil]. Cela les a rendus très populaires. Mais ils sont devenus une telle menace pour le pouvoir que celui-ci veut les éliminer. La tentative de dissoudre le parti, qui a toutes les chances d’aboutir, est le signe de l’exaspération de l’élite », explique le chercheur.
Nous vous proposons un extrait de l’article qui cite l’universitaire thaïlandais Pavin Chachavalpongpun, du Centre des Etudes sur l’Asie du sud-est de l’université de Kyoto. Ce dernier avait affirmé, cet été, avoir été victime d’une attaque politiquement motivée. Ce qui n’a pas été prouvé.