Depuis plus d’une heure maintenant, la Thaïlande est plongée dans le silence… Le couvre-feu qui a commencé à 22 heures (heure locale) se prolongera jusqu’à 5 heures du matin. Dans les rues de la capitale, seuls les militaires, la police, les personnes assignées et les voyageurs se rendant aux aéroports pour prendre un avion peuvent circuler.

A l’heure où habituellement la capitale thaïlandaise est très animée, métros, bus, grands magasins, bars et petites échoppes fermaient boutique, alors que les embouteillages n’en finissaient pas, chacun s’empressant de rejoindre son domicile avant l’heure dite. Mais aucun militaire ou véhicule blindé visible dans le centre. Un Coup d’Etat en douceur. Sans heurts.

Sur le site des manifestants du PDRC, autour du monument de la Démocratie et du Palais du gouvernement, plongé dans le noir, les vendeurs de rue s’empressaient de remballer leurs affaires, tandis que quelques irréductibles se préparaient à passer la nuit sous leurs tentes. Aucun militaire, ni barrage sur tout le périmètre. Une impression de fin de concert quand tous les spectateurs sont partis et qu’il faut démonter la scène…

Un sort que n’a pas été partagé par les Chemises rouges pro-gouvernementales, de l’autre côté de la ville, encerclées et rapidement maitrisées par des militaires lourdement armés. Leurs leaders arrêtés, les manifestants ont pu rentrer chez eux, sous étroite surveillance. (photos ici)

Alors que toutes les chaînes de télévision et radio diffusent de la musique militaire, Internet fonctionne encore ce soir malgré les rumeurs du coupure imminente.

Bonne nouvelle toutefois pour les enfants qui n’iront pas à l’école demain, la junte ayant ordonné la fermeture de toutes les écoles jusqu’à dimanche.

A Bangkok, Philippe Plénacoste