Les plages de Thaïlande avec soleil, chaleur et eaux (relativement) claires, offrent l’image de vacances de rêve. Des dangers existent néanmoins. Outre l’ensoleillement intense des tropiques avec ses risques de coups de soleil ou d’insolation, la baignade peut être source de rencontres potentiellement à risques. Si un face-à-face avec un requin blanc est exclu, on ne peut pas en dire autant pour les méduses, les serpents de mer et les raies à aiguillons…
Les méduses sont présentes dans la plupart des eaux tropicales d’Asie-Pacifique. Bien que la majorité des piqûres de méduse n’entraînent que des sensations de brûlures temporaires et mineures, certaines peuvent induire des manifestations plus sévères en cas d’allergie à la toxine.
Par contre, les cuboméduses, variétés de méduses vivant notamment dans la mer Andaman et le Golfe de Thaïlande, sont particulièrement dangereuses et sont responsables chaque année de dizaines de décès, pour la plupart des touristes.
Encore appelées méduses-boîtes ou guêpes de mer (box jellyfish en anglais), elles sont reconnaissables à leur large ombrelle d’une vingtaine de centimètres en forme de cube sur laquelle s’attachent près de 60 tentacules mesurant de quelques centimètres à trois mètres.
Ces tentacules possèdent d’innombrables cellules microscopiques capables d’injecter un venin extrêmement puissant au contact de la peau. Très douloureuses, les piqûres génèrent de multiples lacérations rougeâtres sur la zone affectée. Sans traitement, la toxine peut entraîner un choc cardiovasculaire aigu par paralysie des muscles respiratoires et cardiaques.
Les piqûres mineures de méduses sont traitées en appliquant du vinaigre ou du jus de citron sur les lésions cutanées, car l’acidité permet de neutraliser partiellement le venin.
Si une cuboméduse est impliquée, il s’agit alors d’une urgence médicale. Les soins de premiers secours sont similaires à ceux d’une morsure de serpent venimeux, avec transfert immédiat vers un centre médical.
La victime doit être rassurée au mieux et le ou les membres affectés doivent être immobilisés afin de limiter la dissémination de la substance toxique dans le corps.
Un bandage de compression modéré est appliqué sur le territoire concerné afin de ralentir le drainage du venin par le système lymphatique. A l’hôpital, la prise en charge associera le maintien des fonctions vitales et l’injection d’un anti-venin spécifique.
Quoique rare, une rencontre avec un serpent de mer sur une plage ou lors d’une plongée reste une éventualité pour les adeptes des activités nautiques. Bien que ces reptiles soient assez curieux, ils ne sont généralement pas agressifs. Face à un serpent de mer, il suffit de s’en éloigner progressivement sans précipitation excessive.
A l’inverse d’une piqure de méduse, une morsure de serpent de mer peut être initialement indolore et occasionner qu’une atteinte cutanée minime. Les symptômes généraux surviennent trente minutes à trois heures après la morsure et comprennent une forte anxiété, un malaise, des troubles de la vision, des douleurs articulaires et une paralysie musculaire progressive.
L’envenimation par un serpent marin est aussi une urgence médicale et le blessé doit être immédiatement évacué en respectant les précautions mentionnées précédemment.
Les raies à aiguillons (stingrays) peuvent également poser un risque potentiel lors de la baignade en raison de leur queue souple munie de dards venimeux utilisés exclusivement pour la défense. L’incident se produit le plus souvent lorsque le nageur pose le pied par inadvertance sur une raie, occasionnant une blessure par injection du venin sous la peau. Exceptionnellement, un accident plus grave peut se produire lorsque la personne s’approche trop près d’une raie et est victime d’une plaie pénétrante d’un muscle ou d’un organe par l’aiguillon.
En cas de lésion cutanée sur un membre inférieur, la victime va se plaindre d’une douleur brutale et présenter un cortège de symptômes d’emblée inquiétants, associant altération de l’état général, frissons, vomissements et difficultés respiratoires. Bien que le décès soit exceptionnel, le blessé doit être transféré dans un centre médical pour surveillance.
Les premiers soins comprennent le nettoyage de la plaie avec du savon et de l’eau propre et l’élimination minutieuse de tous les dards insérés dans la peau avec une pince à épiler. Le venin étant sensible à la chaleur, l’application d’eau chaude pendant 30 minutes sur la lésion permet de soulager efficacement la douleur.
A titre préventif, il est recommandé de remuer vigoureusement le sable avec les pieds en entrant dans l’eau afin de faire fuir les raies qui se seraient enfouies sur une plage sablonneuse.
Dr Gérard Lalande
Directeur général de CEO-HEALTH