On le sait, les routes thaïlandaises sont dangereuses. Combien d’entre nous ont pilé net, en voiture ou en moto, devant la traversée impromptue d’un piéton, d’un scooter, ou le virage abrupt d’une camionnette ? Ces risques routiers font, sur le plan statistique,de la Thaïlande l’un des pays les plus dangereux au monde sur la route. En 2017, selon le site Word Atlas, le royaume avait remporté la première place mondiale pour les carnages routiers avec un taux de moyen de mortalité de 36,2 pour 100.000 habitants. Comment le raconter ? Qu’en dire ? Le prestigieux New York Times a enquêté et livre un reportage glaçant.
Le titre du reportage du New York Times dit tout, ou presque. «En Thaïlande, les routes sont particulièrement meurtrières pour les pauvres» affirme le quotidien américain, dans une longue enquête sur la mortalité routière en Thaïlande signée par sa correspondante à Bangkok, Hannah Beech.
La journaliste s’est rendu dans les provinces du nord est du royaume, où les accidents impliquant des paysans, souvent sur des tracteurs ou motoculteurs d’un autre âge, sont légion. La journaliste met aussi le doigt, dans son article, sur une pratique très répandue: celle de la substitution des vrais-faux conducteurs lorsqu’une personnalité en vue locale est responsable d’un accident. Le fautif désigné devient par miracle son chauffeur, ou l’un de ses employés.
La Thaïlande est ses routes reproduisent au fond la réalité sociale du pays. Le New York Times nous livre là un miroir original de ce qui se passe dans les soutes du Royaume. A lire et à commenter. Car nous tous, journalistes ou lecteurs, avons eu affaire à ce type de carnage ou de manipulation routière…
Retrouvez ici l’article du New York Times.