Plus de 300 vendeurs de rue ont remis début septembre une pétition au siège du gouvernement pour demander à ce que les interdictions de commercer initiées par la municipalité de Bangkok, soient levées. Le bras de fer s’annonce rude.
Marcher sur les trottoirs des principales artères de Bangkok impliquera-t-il encore, à l’avenir, de slalomer entre les vendeurs ambulants de fruits, de sacs, de tee-shirts, de faux viagra ou de soupes de nouilles ?
Cette gymnastique faisait partie intégrante de l’atmosphère de la capitale. Sur Silom ou Sukhumvit, les touristes se prêtaient au jeu. Mais pas les autorités de la ville. En début d’année dernière, évoquant notamment des raisons d’hygiène, et sous la pression de la junte militaire désireuse de ramener l’ordre à tous les étages, les autorités municipales ont décidé de faire un grand nettoyage et de bannir les vendeurs de rue dans certains quartiers.
Cette opération intitulée « retour des trottoirs aux piétons » s’inscrivait pleinement dans la politique plus générale de « nettoyage » de l’image de la Thaïlande depuis le coup d’État militaire de mai 2014. Toute une population a ainsi été privée de sa seule source de revenu.
Le 4 septembre, plus de 300 vendeurs ambulants sont donc descendus dans la rue non pas pour faire des affaires, mais pour déposer une pétition demandant à que les interdictions de vente instaurées par la municipalité, soient purement et simplement suspendues. Ils se sont dits en revanche disposés à négocier de nouvelles règles.
« Depuis que les stands ont été interdits sur les trottoirs, nous tentons de négocier avec différents services de la mairie, ces deux dernières années. Mais aucun progrès n’a été enregistré », a déclaré Pongsin Leein, vice-président du réseau des fournisseurs de Bangkok, au site d’information Khaosod.
Les autorités locales avaient pris des engagements. Des dérogations et des indemnisations avaient notamment été évoquées mais ces promesses n’ont pas été tenues. La tendance serait même au durcissement du côté de la municipalité. Après les interdictions frappant des sites comme Pak Khlong Talad, Khlong Thom ou Saphan Lek, la « répression » a gagné la célèbre rue Khaosan, artère historique des «routards», en juillet dernier, avec, pour première étape, l’interdiction de commercer durant la journée.
Les zones prévues pour commercer n’ont pas encore été précisées et s’avèreraient d’ores et déjà, insuffisantes pour accueillir tous les commerçants. « Je vais attendre encore un peu pour voir si nous serons en mesure de négocier. Si rien ne se passe, les vendeurs installeront leurs stands pendant la journée, dès la semaine prochaine », a prévenu Yada Pornpetrumpa, président de l’Association des vendeurs de rues de Khaosan, à notre consœur du quotidien Khaosod English, Jintamas Saksornchai.
Petite lueur espoir pour les intéressés, la pétition a bien été reçue par des représentants du gouvernement. Ceux-ci ont promis une réponse de la part du Premier ministre en personne, dans les 30 jours. En période pré-électorale, «Oncle» Prayuth, pourrait s’avérer plus compréhensif…
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Fabrice Barbian
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