La vidéo d’un visiteur chinois malmené par la sécurité de l’aéroport de Don Mueang questionne une nouvelle fois sur la capacité de la Thaïlande à prévenir les incidents causés par l’afflux massif de touristes chinois dans le pays.
La vidéo, publiée ce week-end sur les réseaux sociaux et abondement commentée en Chine, ne laisse guère de place au doute : un touriste chinois est violemment giflé par un membre de la sécurité de l’aéroport de Don Mueang.
Les circonstances de l’incident, qui s’est déroulé la semaine dernière (27 septembre) et rapporté par Khaosod, sont cependant beaucoup plus équivoques, et relancent le débat sur l’accueil difficile de la clientèle chinoise dans le Royaume.
Selon le lieutenant-colonel Suthirawat Suwanawat, responsable de la sécurité de Don Mueang, les gardes de l’aéroport sont intervenus sur la demande du personnel de Thai Lion Air, inquiété par le comportement très agité d’un touriste chinois, dénommé Mei Ji.
La colère de Mr Mei aurait été provoquée par le refus des services d’immigration de lui accorder un visa d’entrée, faute de pouvoir justifier d’une adresse d’hébergement, et faisant état d’un comportement « inapproprié » envers les agents du service.
Mr Mei, de son côté, justifie sa colère en expliquant que le personnel de l’immigration lui aurait demandé de payer « des frais supplémentaires » pour faciliter l’obtention de son visa.
Dans une conférence de presse donnée quelques heures après l’incident, le directeur de l’aéroport a vivement condamné le comportement du garde, tout en niant que l’incident aurait été déclenché par la demande de paiement d’un pot-de-vin.
Ces propos attirent l’attention, car un officier des services d’immigration a confié à Khaosod English avoir reçu plusieurs plaintes émanant de touristes chinois qui s’étaient vus réclamer des « frais supplémentaires » lors de leur arrivée à Don Mueang.
Soucieuses de préserver l’accueil d’une clientèle courtisée pour son pouvoir d’achat, les autorités thaïlandaises ont multiplié les signes d’apaisement.
Une lettre d’excuse a été envoyée ce lundi à l’ambassade de Chine à Bangkok.
Le directeur de l’aéroport et son chef de la sécurité, le lieutenant-colonel Suthirawat Suwanawat, ont été pour leur part suspendus pendant un mois.
Pas sûr, en revanche, que cette gifle en forme de crise diplomatique suscite une levée de boucliers au sein de la population thaïlandaise, souvent excédée par les comportements 8 millions de touristes de l’Empire du milieu recensés par la TAT en 2018.
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Thibaud Mougin
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