L’effondrement spectaculaire de l’immeuble de bureaux en construction, survenu le 28 mars à Chatuchak à Bangkok lors du séisme de magnitude 7,7 qui a frappé la Birmanie, met en lumière de graves défaillances dans la chaîne d’approvisionnement en matériaux de construction. Selon les premières conclusions de l’enquête gouvernementale, les entrepreneurs auraient utilisé des barres d’acier non conformes, fabriquées par une usine déjà sanctionnée par les autorités.

Des échantillons de deux tailles différentes, prélevés sur le site de la tour de la Cour des comptes, ont été soumis à des tests par l’Institut thaïlandais du fer et de l’acier. Les résultats sont sans appel : masse insuffisante, composition chimique douteuse et résistance mécanique inférieure aux normes.

Les produits en question proviendraient de la société Xin Ke Yuan Steel Co., dont l’usine, située dans la province de Rayong, avait été fermée en décembre dernier à la suite d’un incident industriel majeur impliquant une fuite de gaz. À cette occasion, les autorités avaient déjà saisi plus de 2 400 tonnes d’acier.

Des images diffusées récemment par le ministère de l’Industrie et les médias locaux montrent clairement des barres estampillées de la marque « Sky », associée à Xin Ke Yuan. L’usine est désormais visée par une perquisition judiciaire, conduite conjointement par le Département des enquêtes spéciales (DSI), le Bureau central d’enquête et le ministère de l’Industrie.

« Une enquête d’urgence est en cours sur la distribution d’acier de qualité inférieure. Il est crucial de publier rapidement les résultats afin de prévenir tout nouveau risque », a déclaré Akanat Promphan, ministre thaïlandais de l’Industrie.

Selon Thitipas Choddaechachainun, responsable d’un groupe de travail au ministère, l’usine avait poursuivi ses livraisons vers plusieurs chantiers de la capitale, en dépit de sa fermeture administrative. Les premières données commerciales obtenues sont jugées peu fiables.

Le drame du 28 mars a fait au moins 27 morts, 9 blessés et 63 disparus parmi les ouvriers du chantier. À ce jour, il s’agit du seul effondrement majeur recensé à Bangkok à la suite du séisme birman.

L’immeuble, une tour de 30 étages, était en construction par le consortium ITD-CREC, une coentreprise réunissant Italian-Thai Development Plc et China Railway Number 10 Thailand Co., filiale du géant chinois China Railway Group.

Lors de la perquisition, les autorités ont saisi plusieurs ordinateurs et équipements électroniques, désormais en cours d’analyse pour détecter d’éventuelles fraudes, falsifications de certificats ou manquements aux normes de sécurité.

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