Il s’agit de poisson. De maquereaux au sens propre. Selon le groupe de campagne indépendant basé au Canada, le maquereau thaïlandais n’est plus aussi abondant et bon marché qu’auparavant en raison d’années de surpêche non réglementée. En conséquence, les poissons vendus sur les marchés sont de plus en plus petits, la plupart sont importés d’autres pays, et beaucoup pensent qu’ils ont perdu leur goût.

Greenpeace s’est joint à des pêcheurs de 23 provinces côtières pour sensibiliser le public à la diminution du maquereau en Thaïlande, et mettre en évidence la surpêche, la capture, la vente et la consommation de poissons juvéniles.

Ils ont créé des pépinières pour les animaux marins dans leurs communautés et, par le biais des médias sociaux, ont informé le public de la crise tout en faisant pression sur les supermarchés pour qu’ils cessent de vendre des poissons juvéniles.

Piya Thedyam, président du réseau des pêcheurs artisanaux de la province de Prachuap Khiri Khan, reconnaît que de plus en plus de poissons juvéniles sont pêchés.

Piya a fait savoir que leur campagne a permis de sensibiliser les consommateurs et la communauté des pêcheurs, mais que le gouvernement thaïlandais n’a pas réussi à s’engager ou à essayer de réglementer la pêche des poissons juvéniles.

La section 57 de la loi thaïlandaise sur la pêche stipule que “personne ne doit capturer des animaux aquatiques ou prendre des animaux aquatiques d’une taille inférieure à celle prescrite par le ministre à bord d’un bateau de pêche”.

Les militants insistent sur le fait que cette disposition n’a jamais été appliquée de manière effective.

Des pêcheurs de 23 provinces côtières se sont donc réunis pour organiser un voyage intitulé “Reclaim Mackerel Chili Paste” – une célèbre sauce à base de maquereau et d’herbes thaïlandaises. “Reclaim Mackerel Chili Paste” illustre ainsi la volonté des militants de préserver la culture, la sécurité alimentaire et les ressources naturelles du pays.

Des bateaux de pêche locaux ont parcouru plus de 1 000 kilomètres depuis le Grand Sud, dans la province de Pattani, jusqu’au Parlement à Bangkok pour demander au gouvernement thaïlandais d’appliquer l’article 57 et d’annoncer une réglementation qui réglerait le problème.

L’un des chefs de file des militants, Wichoksak Ronnarongpairee, a révélé avoir pris part à la manifestation parce qu’ils ne voulaient pas que les fruits de mer deviennent un “aliment de luxe” accessible uniquement aux riches.

Le gouvernement a promis de prendre le problème au sérieux, mais rien n’a encore été fait.

Les militants ont fait savoir que le gouvernement avait 60 jours pour proposer un programme ou une solution. S’il ne le fait pas, une autre manifestation sera lancée.