Les gardiens de la prison centrale de Klong Prem, à Bangkok, ont découvert Thitisan Utthanaphon, surnommé « Joe Ferrari » en raison de son impressionnante collection de voitures, pendu dans sa cellule le 7 mars. Cet ancien chef du commissariat de Nakhon Sawan purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour torture et meurtre.

Le Département des services correctionnels a affirmé que Thitisan s’était suicidé. Selon le rapport, des agents pénitentiaires l’ont découvert inconscient à 20h25 avant de signaler officiellement son décès au commissariat de Prachachuen vers 23h00.

Un passé criminel marqué par un scandale retentissant

En 2021, Thitisan avait été initialement condamné à mort pour le meurtre de Jiraphong Thanapat, un suspect de 24 ans accusé de trafic de drogue. Lors d’un interrogatoire au commissariat de Nakhon Sawan, Jiraphong avait été étouffé avec un sac en plastique. La peine de Thitisan avait ensuite été commuée en réclusion à perpétuité, qu’il purgeait depuis septembre 2021.

Les conditions de détention et les derniers jours

Dans un communiqué, le Département des services correctionnels a apporté plusieurs précisions. Thitisan souffrait de divers troubles médicaux et psychiatriques, notamment des tremblements essentiels, une dyslipidémie et des troubles anxieux. Il faisait l’objet d’un suivi psychiatrique, avec une dernière consultation le 18 février et un prochain rendez-vous prévu en avril.

Placée à l’écart de la population carcérale générale, il était néanmoins autorisé à participer à certaines activités. Sa famille lui avait rendu visite pour la dernière fois le 7 mars, sans qu’aucun signe de détresse ne soit relevé.

Son corps a été retrouvé adossé à la porte de sa cellule, un petit morceau de tissu utilisé comme ligature. Les images de vidéosurveillance confirment qu’aucune intrusion n’a eu lieu avant son décès.

Des tensions avec l’administration pénitentiaire

Le ministre de la Justice, Tawee Sodsong, s’est rendu à la prison centrale de Klong Prem où Thitisan était détenu. Il a confirmé que l’ex-policier avait été placé en isolement en raison de troubles mentaux, d’un comportement paranoïaque et d’antécédents d’automutilation.

Cependant, la famille de Thitisan a exprimé des doutes quant aux circonstances de sa mort, évoquant d’éventuels conflits avec les surveillants pénitentiaires et des actes de violence à son encontre. Deux plaintes avaient été déposées auprès de la police, mais les autorités pénitentiaires avaient refusé l’accès à l’établissement aux enquêteurs.

Une audience disciplinaire avant son décès

Selon Weerasak Nakin, avocat de Thitisan, ce dernier aurait été convoqué pour une audience disciplinaire le 7 mars à 15h00, après que son avocat eut déposé une plainte contre des surveillants pour violences présumées.

Cette plainte, déposée le 14 janvier auprès du commissariat de Prachachuen, était accompagnée d’un certificat médical attestant des blessures subies par Thitisan. Malgré plusieurs demandes, la police s’est vue refuser l’accès à la prison pour enquêter sur ces allégations.

Un décès entouré de mystère

Les événements survenus après l’audience disciplinaire restent flous. La famille, qui lui avait rendu visite quelques heures plus tôt, affirme qu’il semblait mentalement stable, hormis quelques troubles du sommeil. Il évoquait même ses projets d’avenir après sa libération.

Face à ces incertitudes, ses proches réclament des réponses et exigent une enquête approfondie sur les circonstances exactes de sa mort. Une autopsie a été ordonnée pour établir les causes exactes de la mort.

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