Les autorités pénitentiaires thaïlandaises insistent sur le fait que l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra peut demander la grâce royale, alors que ses opposants s’y opposent, arguant qu’il a fait l’objet d’une enquête pour lèse-majesté.
Nastee Thongplad, directeur de la prison de Bangkok, a déclaré dimanche 27 août que la famille de Thaksin avait déjà contacté le Département des services correctionnels pour s’enquérir de la possibilité de demander une grâce royale en son nom. La famille prépare actuellement les documents nécessaires à cette demande.
Le gouverneur a déclaré qu’une demande de grâce royale doit être déposée à la prison du requérant. Les autorités pénitentiaires vérifient la demande écrite et la transmettent au département des services correctionnels. Cette demande est ensuite transmise au ministère de la Justice, au secrétariat du gouvernement et enfin au bureau du secrétaire privé principal de Sa Majesté le Roi, qui la soumet à l’examen du roi.
Nastee a également déclaré que les visiteurs seraient autorisés à voir Thaksin à l’hôpital général de la police à partir d’aujourd’hui. L’administration pénitentiaire limite le nombre de visiteurs à 10 par jour. Ils devront s’enregistrer au préalable et il leur est interdit d’offrir des cadeaux ou des souvenirs à Thaksin.
Le parti royaliste Thai Pakdee qui n’a pas de député, a déclaré qu’il s’opposait à toute demande de grâce royale pour Thaksin car il n’avait pas encore été jugé pour un crime de lèse-majesté présumé.
Selon le parti, l’armée a accusé Thaksin devant le tribunal pénal de diffamation et de violation de la section 112 du code pénal (la loi sur la lèse-majesté). Le tribunal a accepté de juger l’affaire en 2015 et a émis un mandat d’arrêt contre Thaksin, qui ne s’est pas présenté au tribunal comme il l’avait ordonné.
Le parti a également exprimé son opposition à la décision qui permettrait à Thaksin de rechercher l’approbation royale, affirmant que cela créerait l’impression que les prisons thaïlandaises sont réservées aux pauvres.
Après 15 ans d’exil volontaire, Thaksin est rentré au pays le 22 août. La Cour suprême a ordonné son emprisonnement pour une durée de huit ans dans le cadre d’affaires judiciaires antérieures et finalisées.
Dès la première nuit de son séjour à la maison d’arrêt de Bangkok, les médecins de l’administration pénitentiaire ont décidé qu’il devait être transféré à l’hôpital général de la police en raison de ses graves problèmes de santé.
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