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THAÏLANDE – SOCIÉTÉ : Une commission propose une loi légalisant la prostitution après 20 ans

Date de publication : 08/03/2023
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Une commission chargée de rédiger une nouvelle loi sur la prostitution a décidé d’autoriser le service sexuel volontaire sans sanction pénale à partir de 20 ans. Jintana Chanbamroong, chef du département des affaires féminines et du développement de la famille au ministère du développement social et de la sécurité humaine, a présidé la commission chargée de rédiger la nouvelle loi.

 

La nouvelle loi marquerait, si elle est adoptée, un tournant dans la position de la Thaïlande sur la prostitution, dont la prolifération est probablement le secret le plus mal gardé du pays. La nouvelle loi, initialement appelée Projet de loi sur la protection des services sexuels B.E., remplacera la loi actuelle sur la prévention et la répression de la prostitution, B.E. 2539, promulguée en 1996. La prostitution, rappelons-le, est illégale dans le royaume.

 

Des audiences publiques et des groupes de discussion ont été organisés dans cinq villes avant qu’une proposition ne soit présentée au ministre du Développement social et de la Sécurité humaine, Juti Krairiksh.

 

La principale priorité de la commission était de protéger et de légaliser les travailleurs du sexe indépendants âgés d’au moins 20 ans et fournissant des services sexuels volontairement. Il serait toujours illégal d’avoir des relations sexuelles avec des prostituées de moins de 20 ans. Le nouveau projet de loi interdit également la prostitution aux travailleurs migrants.

 

Les free-lances se verront accorder des droits en matière d’emploi et des avantages sociaux, sans être étiquetés comme des travailleurs du sexe. Ils auront également accès à une rémunération équitable, mais devront se soumettre à des examens de santé pour vérifier qu’ils ne souffrent d’aucune maladie transmissible.

 

Le nouveau projet précise qu’il ne s’applique qu’aux services volontaires et que le gouvernement conserve une position intransigeante sur la prostitution forcée. Le proxénétisme et la traite ou la coercition pour forcer une femme à se prostituer constitueraient toujours une violation de la loi sur la traite des êtres humains.

 

Les exploitants de maisons closes seront tenus d’exercer leurs activités dans des zones désignées, en évitant notamment les lieux situés à proximité d’établissements d’enseignement ou d’institutions religieuses, et en respectant les directives relatives à la protection de leurs employés qui fournissent des services sexuels.

 

Toute personne ayant attiré ou contraint une personne de moins de 20 ans à se prostituer sera passible de poursuites pénales. Cela inclut les parents ayant connaissance d’activités de prostitution illégales impliquant leurs enfants.

 

La détention, les abus, la torture, les menaces et la contrainte de personnes à se prostituer feront toujours l’objet d’enquêtes et de poursuites sévères.

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