De plus en plus populaire en Thaïlande, le Krav Maga (combat de contact en hébreu) réunit déjà pas mal d’aficionados. Cette technique de self-défense utilisée par les forces armées israéliennes est aujourd’hui très populaire et pratiquée depuis longtemps par le FBI, la CIA, la police américaine mais aussi les stars hollywoodiennes et les femmes au foyer.
“Vous rappelez-vous la technique d’autodéfense employée par Angelina Jolie dans “Tomb Raider” ou bien encore par Lucy Liu dans “Drôles de Dames” ?
Et bien, le Krav Maga, c’est ça !
Pas mal… Mais qu’offre-t-il de plus que les sports de combat et autres arts martiaux ? En apprenant quelques techniques de base accessibles à tous, vous ferez travailler votre cœur, vous développerez votre masse musculaire, mais surtout vous aurez confiance en vous pour réagir et vous défendre lors d’une agression, même violente.
Le Krav Maga est une méthode qui met l’accent sur le développement d’aptitudes psychologiques et physiques. «Dans 99% des cas, l’agresseur – souvent un criminel de carrière ou un individu sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue – choisira une proie facile, quelqu’un qui a le profil d’une victime. C’est pour cela qu’il est important que les femmes non seulement apprennent à se protéger contre ce type d’individus mais aussi à “communiquer” pour ne pas être identifiée comme cible», explique Gerry Nolan du “Core Family Wellness Centre”, irlandais d’origine et instructeur qualifié et certifié du royaume.
«Pour moi, il est aussi crucial d’apprendre le Krav Maga que d’apprendre à nager. L’objectif n’est jamais de se battre, mais plutôt d’acquérir quelques techniques simples à maîtriser et qui permettront à un individu, homme ou femme, de fuir une situation potentiellement violente, voire mortelle. Soyons réalistes, si nous essayions d’apprendre des mouvements compliqués, ils seraient absolument inutiles dans la rue, lors d’une attaque réelle.»
Intimider l’agresseur
Que pouvez-vous attendre d’une session de Krav Maga de deux heures ?
Le premier cours est consacré à une brève introduction à la méthode, ses principes et ses objectifs. Ensuite, Gerry explique ce que sont les aptitudes psychologiques: «Il y a quelques règles simples à connaître. Par exemple, ne jamais marcher la tête basse, le regard perdu, cela indique un profil de “victime” à l’agresseur. Se tenir droit, marcher la tête haute en demeurant conscient de son environnement immédiat lui montrera au contraire que vous avez confiance en vous et qu’il ferait mieux de ne pas perdre son temps.»
Gerry décrit plusieurs stratégies, simples mais efficaces, pour éviter les ennuis, comme par exemple savoir gérer son espace: «La majorité des agressions se déroulent à moins d’un mètre de distance. Si quelqu’un vous arrête dans la rue pour vous demander l’heure ou une direction, méfiez-vous, élargissez l’espace qui vous sépare en reculant de quelques pas, en croisant vos bras ou en levant vos mains pour montrer que vous savez ce qui se passe et que vous maîtrisez la situation. Si cela devient trop compliqué pour l’agresseur, il laissera tomber.»
La défense verbale peut aussi se révéler très utile. Si vous vous sentez en danger ou mal à l’aise dans un lieu public (comme un bar ou une boîte de nuit), vous pouvez hausser le ton de votre voix, ou vous mettre à crier pour attirer l’attention sur vous et intimider l’agresseur.
Le reste du cours est dédié à l’apprentissage des aptitudes physiques. La première technique qu’enseigne Gerry s’appelle ‘The Palm (la paume de la main). «Nous n’apprenons jamais aux élèves à donner des coups de poing car il y a de grandes chances qu’ils se cassent le poignet, en tout cas ils se feront mal. Nous privilégions les coups à main ouverte, car non seulement ils sont moins dangereux mais surtout ils sont bien plus efficaces», explique l’instructeur. L’objectif de ce coup extrêmement rapide au menton est de déboussoler l’adversaire assez longtemps pour fuir. Le «Slap» (la gifle) est un autre coup redoutable, surtout lorsqu’il est porté à la carotide ou à la tempe. Il peut d’ailleurs mettre l’adversaire K.O. «Nous mettons toujours l’accent sur la défense, jamais l’attaque, mais bien entendu il faut aussi être préparé à l’éventualité de devoir porter plusieurs coups à son agresseur pour se sortir d’une situation dangereuse», insiste Gerry.
Lorsque l’élève avance dans sa formation, de nouveaux coups sont abordés, avec les genoux ou les jambes, ou bien encore des combinaisons. Puis des scénarios plus complexes sont étudiés: comment se défendre contre un individu qui possède une arme blanche ou à feu ou bien comment s’en sortir une fois à terre.
Les cours sont enseignés de façon informelle avec une bonne dose d’humour, mais Gerry reste sérieux sur un point: «Le self-défense, c’est 80% de psychologique et 20% de technique. Face au danger, vous devez absolument réagir à 110%, autrement il est probable que vous n’arriverez pas à repousser votre agresseur.»
Emily Goldstein