Notre partenariat éditorial avec notre ami Loris Curtenaz, du site temple-thai.com, nous apporte à nouveau un joli texte et de superbes références religieuses et artistiques. Cap cette fois sur la province de Suphanburi, située à trois heures de route de Bangkok, au nord-ouest de la capitale. La ville possède un passé illustre et un patrimoine religieux de premier plan se conjuguant toujours au présent.
Au sud-ouest de la province de Suphanburi, U-Thong est établie à l’emplacement de l’une des plus importantes cités de l’ère dvâravatî.
La ville moderne a ainsi hérité de vestiges millénaires, mais aussi de statues du Bouddha et de roues du Dharma dont certaines sont exposées au musée national logé au cœur de la ville.
Monastère phare à U-thong, le Wat Khao Phra Si Sanphet Yaram accueille un bouddha couché dans un abri rocheux, mais surtout, au sommet de la colline, les vestiges restaurés d’un stupa dont les origines remontent à cette fameuse période dvâravatî.
Moderne mais non moins intéressant, au sud-ouest d’U-Thong, une carrière reconvertie en lieu de culte met à l’honneur un immense bouddha sculpté en haut-relief directement sur la roche, un projet réaffirmant symboliquement le passé glorieux de la région.
Au nord de la ville, surplombant les plaines rizicoles, l’empreinte sacrée du Bouddha du Wat Khao Di Salak est abritée dans un pavillon à la toiture dorée.
Célèbre pour son panorama, l’atout charme des lieux provient de son chemin à travers les bambous qui, le temps de l’ascension, vous transporte dans des paysages rappelant le Japon.
La cité de Suphanburi
La ville animée de Suphanburi, ancienne place forte du Royaume d’Ayutthaya, compte logiquement quelques temples historiques.
Le plus renommé et fréquenté de tous est assurément le Wat Paleilai et son bouddha affectueusement connu sous le nom de Luang Po To (หลวงพ่อโต).
Présenté dans la posture dite Paleilai (ปางปาลิไลยก์) ayant donné son nom au monastère, il s’agit du bouddha le plus monumental de Thaïlande dans cette position précise.
L’autre temple majeur de la ville est le Wat Phra Si Rattana Mahathat, dont les origines remontent à l’ère Ayutthaya, comme le confirme son majestueux Prang, soit sa tour-sanctuaire de forme conique, similaire à celle des plus grands temples de l’ancienne capitale du royaume.
Le long du paisible fleuve Tha Chin
Le fleuve Tha Chin est un bras occidental du fleuve Chao Phraya.
A l’instar des principaux cours d’eaux des plaines centrales, ses rives abondent de monastères bouddhistes, les plus significatifs se concentrant au nord de la ville.
D’une certaine manière, alignés le long du fleuve sur quelques kilomètres, ils sont semblables par leur configuration mais tous distincts et intéressants pour différentes raisons.
Par exemple, le Wat Phra Loy accueille plusieurs statues sacrées, le Wat Phranon héberge une variante rarissime d’un bouddha allongé sur le dos et non sur le côté, le Wat Khae présente en point d’orgue un ancien abbé en chef chevauchant une abeille géante, alors que de magnifiques peintures défraichies du XIXe siècle ornent les murs du Wat No Phuttha Angkul.
Le Sud de la province
A l’extrême sud de la province, donc proche de Bangkok, deux monastères méritent une mention spéciale, à commencer par le Wat Thap Kradan, renommé pour une raison qui n’est pas spécifiquement bouddhiste.
Ce temple est en effet perçu comme le centre névralgique du Luk Tung (ลูกทุ่ง), une musique issue des campagnes racontant la vie des plus modestes.
Dans les années 80, Pumpuang Duangjan et ses tenues léopard était la star incontestée de ce style musical, avant de décéder tragiquement à l’âge de trente ans, en 1992.
Originaire du district, sa cérémonie religieuse s’est déroulée au Wat Thap Kradan, raison pour laquelle des sanctuaires en son honneur parsèment l’enceinte du temple et que des aspirants chanteurs viennent chaque jour lui rendre hommage, plus de 25 ans après son décès.
Quelques kilomètres à l’est, le Wat Phai Rong Wua se présente sous la forme d’un vaste parc bouddhique peuplé de statues monumentales.
L’enceinte héberge une salle d’ordination gigantesque ainsi qu’un parc de l’enfer illustrant grandeur nature les conséquences d’un mauvais karma.
Le Wat Phai Rong Wua s’est développé à partir des années 70 grâce au moine Luang Po Khom (หลวงพ่อขอม).
Ce temple est devenu aujourd’hui un témoignage quelque peu désuet d’une époque où les projets touristico-religieux ne manquaient pas d’ambitions et de fantaisies.
C’est magnifique, je vais peut-être rajouter cela dans mon itinéraire ! merci