London Escorts sunderland escorts
Home Accueil THAILANDE – TOURISME : Satun, le tourisme gravé dans la roche

THAILANDE – TOURISME : Satun, le tourisme gravé dans la roche

Journaliste : Gaëlle Caradec
La source : Gavroche
Date de publication : 30/12/2018
0

Le parc géologique de la province de Satun a été nommé géoparc mondial par l’UNESCO en avril dernier. Une mise en lumière inattendue pour cette région du sud de la Thaïlande souvent ignorée des touristes. Ses fossiles pleins d’histoire regorgent d’un fort potentiel touristique qui reste encore à développer.

 

Beaucoup de personnes passeraient devant 100 millions d’années sans s’en rendre compte.

 

 

Ce rapport de force immobile, comme deux géants de pierre dos à dos, se distingue par un nuancier de couleurs irisées.

 

La chaleur de la pierre rouge de la période cambrienne (541-485 millions d’années) soutient la blancheur de la couche terrestre ordovicienne (485-444 millions d’années).

 

Des trainées noires s’enfoncent dans un renfoncement oblique de plusieurs mètres de long.

 

Une fourmi ne pourrait pas se faufiler dans cette faille poudreuse dorée.

 

La « time travel zone » de Mukoh Phetra est l’un des cinq lieux au monde où l’on peut observer aussi nettement deux époques se frotter. Anas tend le cou et regarde longuement ce glissement temporel vertigineux qu’il connaît bien.

 

Cet étudiant en géologie de 25 ans a grandi dans la région. Il travaille depuis deux mois au géoparc de Satun, classé en avril 2018 comme géoparc mondial UNESCO.

 

Sur un ponton en bois, entre la falaise et la mer Andaman, Anas est accompagné de ses collègues et d’une équipe de géologues. Ces spécialistes, qui surveillent l’usage et le maintien des roches du parc national, sont venus de Surathani pour rendre un rapport d’observation.

 

Si un fossile est découvert ou qu’une grotte montre des signes d’érosion importants ou des caractéristiques anormales, l’équipe doit venir le vérifier et l’étudier.

 

Il y a 247 millions d’années, le géoparc de Satun était submergé par l’océan.

 

C’est pourquoi de nombreux fossiles marins ont été retrouvés dans ses roches. Les mouvements des plaques tectoniques ont fait émerger la terre thaïlandaise.

 

La time travel zone du parc national Muhkoh Phetra a été causée par une faille du plateau continental lors de la période ordovicienne.

 

Une partie des couches rocheuses se sont effondrées et ont laissé voir la couche de sol de l’époque précédente (cambrienne). Le site rend compte des mouvements permanents des plaques.

 

Les deux géologues Panipak Suksanguan et Chutapha Chotirut sortent loupes et fioles pour observer en détail la composition des roches.

 

Panipak gratte un rocher rouge sur la plage.

 

Elle en casse un bout de la taille d’un gravier pour le frotter contre sa dent. A la manière des chercheurs d’or, la géologue estime ainsi la friabilité de la pierre.

 

Le soleil couchant se reflète sur les galets de la plage aux cinq couleurs.

 

Les vagues brimbalent les cailloux jaunes, rouges, roses et noirs aux pieds des pêcheurs.

 

A quelques minutes de voiture, le port de Pakbara sert de carrefour touristique à la province. Les bus arrivent directement de la gare de Hat Yaï, à plus de 100 kilomètres de là.

 

Ils déposent les visiteurs qui sont ensuite pris en charge par des tours opérateurs qui les emmènent directement jusqu’aux îles du parc national de Tarutao, qui fait partie du géoparc.

 

La plus grande, Koh Tarutao, est située à une vingtaine de kilomètres, et Koh Lipe à 60 kilomètres.

 

La plupart des voyageurs ne visitent que ces deux îles habitées par les Chao Ley, comme on appelle les gitans de la mer dans cette île.

 

La majorité des visiteurs sont thaïlandais ou viennent d’autres pays asiatiques : de la Malaisie toute proche, de la Chine ou du Japon.

 

Après 1h30 de bateau, l’ancre est jetée sur le sable doux de l’île de Koh Khaï pour une vingtaine de minutes.

 

Son arche, une excroissance formée par l’érosion du grès et de l’oxyde de fer, est le symbole du tourisme de Satun.

 

Plus simplement, une pancarte la désigne comme « la porte des amoureux aux pouvoirs d’éternité ».

 

Le reste de l’île est fermé de mai à octobre pour préserver sa biodiversité et ses fonds marins.

 

Les touristes se prennent en photo et repartent sans avoir beaucoup plus d’informations sur la richesse géologique du site.

 

Une fois à Koh Lipe, les étendues turquoises caressent les plages éblouissantes et brûlantes.

 

Pour échapper aux autres touristes, il suffit de s’éloigner du petit port pour trouver la belle plage du soleil couchant, de l’autre côté de l’île.

 

Pour y accéder, il faut traverser à pied le village des Cho Lay.

 

Cette communauté de pêcheurs est connue pour sa fête bi-annuelle (en mai et en octobre), pendant laquelle un bateau en bois, construit pour l’occasion, est rempli d’offrandes et mis à l’eau dans l’espoir d’une bonne saison de pêche.

 

La route transversale permet aussi de découvrir les différents types d’hébergement que possède l’île, entre hôtels luxueux en bord de plage et bungalows pour backpakers.

 

Près de l’antenne du département de la pêche, la Sunset Beach fait une vingtaine de mètres de long. L’ombrage de ses cocotiers offre une position idéale face aux pics des îles Koh Adang et Koh Rawi.

 

Détente, plongée, planche à voile et excursion en bateau vers les îles voisines sont les principales activités de Koh Lipe.

 

Le tourisme balnéaire a pour l’instant toujours pris le dessus sur le tourisme géologique et culturel de la région.

 

Côté terre

 

En même temps que les vans ramènent les touristes vers l’aéroport de Hat Yaï depuis l’embarcadère de Pakbara, une centaine de scooters arrivent sur la jetée.

 

C’est le dernier jour du ramadan, ce vendredi 15 juin. L’Aïd El Fitr fête la rupture du jeûne pour les musulmans.

 

Minorité religieuse en Thaïlande, l’islam représente un quart de la population dans le Sud du pays.

 

Les djellabas des hommes des hommes, des voiles colorés et les robes apprêtées des femmes ondulent sous le vent.

 

Le soleil descend derrière les îles en inondant les quais de rayons roses.

 

Les amis et familles attendent de voir la lune pour aller festoyer chez eux.

 

Ils mangeront, entre autres, le dessert local Khanom bu-nga puda, à base de noix de coco et de riz gluant.

 

Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Les plus lus