La tuerie qui a fait trente-six morts en Thaïlande après l’attaque d’un centre de soins pour enfants par un homme armé conduit le pays à se poser de nombreuses questions. Pendant ce qui était normalement l’heure de la sieste dans les garderies de Thaïlande, un policier récemment licencié et armé d’une arme de poing et d’un couteau s’est lancé dans une folie meurtrière le 6 octobre. La plus jeune victime tuée au Centre de développement de l’enfant d’Uthaisawan avait deux ans, a indiqué la police. Une enseignante, enceinte de huit mois, a également été tuée.

Après le massacre de la garderie, dans la province de Nong Bua Lamphu, le tireur s’est tiré une balle mortelle à son domicile, où sa femme et son fils ont également été retrouvés morts.

Le massacre du 6 octobre est la pire fusillade de masse perpétrée par un seul auteur dans l’histoire de la Thaïlande et dépasse le nombre de morts des fusillades les plus meurtrières dans les écoles aux États-Unis. Vingt-six personnes, dont 20 enfants, ont été tuées à l’école primaire Sandy Hook en 2012, et 19 enfants et deux adultes ont été tués à Uvalde, au Texas, en mai.

La tuerie du 6 octobre – qui est survenue deux ans après une fusillade de masse dans un centre commercial et une base militaire thaïlandais par un soldat qui a tué au moins 29 personnes – a catalysé un examen de conscience dans toute la Thaïlande. Le taux d’homicides par balle dans le pays, bien que nettement inférieur à celui des États-Unis, est l’un des plus élevés d’Asie. Mais les exercices de réaction aux fusillades ne font pas partie de la culture, et dans un pays où les hiérarchies de type militaire sont omniprésentes, de l’école aux bureaux, les soins de santé mentale font toujours défaut.

Après avoir attaqué le centre de soins pour enfants, le tireur a tiré sur les gens alors qu’il s’éloignait en voiture.

L’attaque s’est produite dans la province rurale de Nong Bua Lamphu, l’une des poches les plus pauvres de Thaïlande, où la vie tourne autour de l’agriculture et est régie par la dure fluctuation annuelle entre sécheresse et inondations.

Paul Chambers, maître de conférences à l’université de Naresuan, en Thaïlande, qui étudie les forces de sécurité thaïlandaises, a déclaré le 6 octobre que les membres de la police royale thaïlandaise vont devoir faire leur examen de conscience compte tenu du taux élevé de d’amphétamines consommés par de nombreux policiers.