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Tourisme médical : Soleil, plage… et bistouri !

Journaliste : Emily Goldstein
La source : Gavroche
Date de publication : 11/11/2012
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En Thaïlande, le tourisme médical est une industrie particulièrement lucrative, bien que récente. En 2004, le royaume a accueilli 600.000 touristes«médicaux» et a rapporté au pays 20 milliards de bahts (1). Attirés par une médecine de qualité, un accès rapide aux soins et des prix abordables, un nombre croissant d’étrangers du monde entier conjugue vacances avec soins hospitaliers, dentaires ou chirurgicaux. Quand tourisme et santé font bon ménage…

 

Grâce à une technologie de pointe, des médecins très qualifiés et une infrastructure adaptée à une clientèle internationale, les hôpitaux privés de Thaïlande n’ont rien à envier à ceux des pays occidentaux. A Bangkok, le BNH possède le seul centre spinal du pays, et est l’un des rares hôpitaux en Asie à exécuter une procédure innovatrice: le remplacement artificiel de disque, approuvé par la FDA (Food and Drug Administration) américaine en 2004. Aujourd’hui, le centre hospitalier privé partage son savoir-faire avec les pays de la région au travers de séminaires.

 

A l’hôpital Bumrungrad, 50% des 700 médecins et dentistes ont été formés à l’étranger – aux États-Unis et en Europe. L’établissement est équipé pour répondre aux besoins de ses clients étrangers, autant en termes de ressources humaines que d’infrastructure. «La plupart de nos patients asiatiques viennent du Cambodge, du Vietnam et du Bangladesh pour se faire soigner, à cause d’un manque d’infrastructures chez eux. Ils viennent plus particulièrement pour des traitements médicaux spécialisés comme la chimiothérapie, la pédiatrie et la chirurgie orthopédique et cardiaque», explique Ruben Toral, directeur du marketing de Bumrungrad.

 

Deux catégories de touristes choisissent la Thaïlande comme destination médicale: le touriste qui vient passer ses vacances en Thaïlande et qui en profite pour faire un check-up ou une intervention mineure – le Lasik (correction au laser de la myopie) et le blanchiment des dents sont particulièrement prisés -, et le touriste dont la destination finale est l’hôpital. Dans certains pays tels qu’au Canada, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, un patient attend parfois plusieurs semaines, voire des mois avant d’obtenir un rendez-vous avec un spécialiste, d’être pris en charge puis de subir une intervention chirurgicale. Au Canada, la période d’attente pour un remplacement de la hanche peut dépasser un an ! Pour une personne atteinte d’une maladie grave, le temps est un facteur synonyme de vie ou de mort. Sans aucun autre recours à leur disposition, ces patients n’ont d’autre choix que de se tourner vers les pays étrangers. Il est aujourd’hui plus facile de voyager, un nombre croissant de personnes désertent donc leur pays pour venir se faire soigner en Thaïlande où l’accès à la médecine est immédiat. Check-up, IRM, chirurgie plastique ou opération à cœur ouvert, les files d’attente sont quasiment inexistantes: un patient passe littéralement de l’aéroport à la salle d’opération en quelques heures !

 

Les soins au meilleur prix

 

Pour une majorité de futurs patients, le facteur essentiel reste le prix. Les coûts administratifs et humains étant bien plus faibles en Thaïlande, les hôpitaux sont en mesure de proposer des soins à une fraction du prix des pays industrialisés où le coût de la médecine reste inabordable pour beaucoup. {italic}«L’année dernière, nous avons traité 70.000 patients des Émirats où les soins sont très chers. Ils viennent en Thaïlande autant pour un check-up que pour une transplantation de moelle osseuse. Avant le 11 septembre, ils allaient aux États-Unis. Depuis, ils viennent se faire soigner en Asie», souligne Ruben Toral. Pour beaucoup d’Américains qui ne sont pas suffisamment assurés, la Thaïlande fait également figure d’eldorado médical.

 

Ainsi, une opération neurochirurgicale ou orthopédique peut coûter jusqu’à dix fois moins cher en Thaïlande, billet d’avion compris! Un remplacement du genou ou de la hanche, avec six jours de physiothérapie, coûte jusque cinq fois moins cher. Le Lasik, à 3700 dollars aux États-Unis, coûte 1500 dollars, voire moins selon la clinique. Friands de chirurgie plastique, les Australiens sont également nombreux à venir en Thaïlande où une opération leur coûte cinq fois moins (2). «La moitié des patients qui viennent pour un remplacement artificiel de disque sont étrangers. Aux États-Unis, l’implant coûte 11000 dollars; en Europe 6000 euros, sans compter les dépenses annexes. Ici, l’implant coûte 4000 dollars» explique le Dr. Wicharn Yingsakmongol, chirurgien orthopédique au BNH..

 

Secteur à fort potentiel

 

Suite à la demande croissante et à l’intérêt marqué des pays pour ce secteur à fort potentiel, le marché du tourisme médical devrait connaître un nouvel essor dans les années à venir. A Bumrungrad, 52% du chiffre d’affaires est généré par le tourisme médical. Selon le ministère de la Santé, le secteur s’attend à une croissance impressionnante de 66% en 2006. La Thaïlande devrait ainsi accueillir plus d’un million d’étrangers en quête de soins, générant 27,5 milliards de bahts de revenus et 40 milliards d’ici à 2008 ! Selon la société de billetterie singapourienne Abacus International, le tourisme médical augmente de 20 à 30% chaque année et pèse aujourd’hui un demi-milliard de dollars par an en Thaïlande, en Malaisie, en Inde et à Singapour.

 

La compétition régionale dans ce secteur est féroce. En Inde, le marché du tourisme médical connaît une croissance annuelle de 30% et devrait rapporter 2,2 milliards de dollars d’ici à 2012. Aujourd’hui, le pays accueille 150.000 visiteurs par an. Au premier semestre 2005, la Malaisie a accueilli plus de 100.000 touristes médicaux. Le pays devrait empocher 590 millions de dollars par an dans les cinq années à venir. Les estimations indiquent que le secteur du tourisme médical en Asie génèrera 4,4 milliards de dollars par an d’ici 2012, avec pour principales destinations la Thaïlande, l’Inde, Singapour, la Malaisie et la Corée du Sud. Et le phénomène dépasse les frontières de l’Asie avec des pays comme Cuba, la Hongrie, la Jordanie et l’Afrique du Sud qui investissent dans ce marché lucratif pour se tailler une part du gâteau.

 

Si ce fort potentiel crée de nouvelles opportunités pour les hôpitaux et les agences de voyages, il change également le visage du secteur santé de deux façons. Tout d’abord en termes de stratégie. Avec la mondialisation des services, l’émergence d’une médecine sous-traitée est inévitable. En proposant des soins à moindre coûts, cette stratégie est financièrement intéressante à la fois pour les compagnies d’assurances et le patient. Elle soulève toutefois deux interrogations: la responsabilité civile et la coordination internationale. Lorsqu’un patient est envoyé à l’étranger pour une intervention, à qui revient la responsabilité légale et financière si un incident survient ?

 

Une coopération internationale efficace, notamment la recommandation du malade à un médecin étranger et son suivi lors de son retour au pays, sera également difficile à mettre en œuvre compte tenu des obstacles administratifs, politiques et financiers entre pays. Mais avec des coûts qui augmentent chaque année, un système de santé débordé et une population vieillissante, il devient de plus en plus avantageux pour une compagnie d’assurances de payer le voyage et les frais médicaux de son client en Thaïlande plutôt qu’en Europe ou aux États-Unis.

 

{bold}Quand le patient devient touriste…

 

Une deuxième évolution se dessine: le rapprochement et parfois le mélange entre tourisme et santé. Le secteur se dirige vers une offre de plus en plus «packagée» où le client-patient peut choisir un cocktail alliant tourisme et médecine. De telles offres ne sont pas rares: Botox et golf, hanche et genou, liposuccion et circuit, le choix vous revient. Si cela ne pose pas de problèmes pour des procédures simples et bien définies, une agence de voyages qui vend des packages «cœur et vacances» sans impunité révèle l’attitude parfois frivole des acteurs impliqués dans le tourisme médical. Pour un patient qui va subir une intervention majeure, ce ne sont pas les plages, le soleil, les couloirs en marbre et les cafétérias de luxe qui comptent mais la qualité des soins prodigués et leurs résultats.

 

(1) source: ministère de la Santé thaïlandais

(2) source: medicaltourism.com

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