De passage à Bangkok, la sénatrice des Français établis hors de France, membre du conseil d’administration de l’Agence pour l’enseignement français à l’Etranger (AEFE) et membre de la Commission nationale des bourses estime que les nouveaux critères d’attribution voulus par François Hollande sont plus justes et confirme que la suppression de la Prise en charge des lycéens (PEC) permettra d’augmenter l’enveloppe budgétaire attribuée aux bourses sur les trois prochaines années.
Quel est le but de votre visite en Thaïlande ?
En tant que sénatrice des Français de l’étranger, j’ai besoin de m’informer au mieux de la situation réelle des Français que je représente au Sénat. Pour nourrir mon travail parlementaire, donc, je vais à la rencontre des Français établis hors de France, dans leur diversité, afin de mieux comprendre leurs préoccupations, de mieux évaluer leurs besoins par des échanges que je souhaite aussi nombreux que possible.
Que répondez-vous aux nombreuses familles qui s’inquiètent de perdre leur bourse dès la rentrée 2013, suite aux nouveaux critères d’attribution mis en place par le gouvernement l’été dernier ?
Tant que la commission locale ne s’est pas réunie, tant que la commission nationale des bourses n’a pas statué, il est un peu tôt pour dire que telle ou telle famille va perdre la bourse à laquelle elle pouvait prétendre jusque là. L’ancien système avait fait ses preuves, mais il a été peu à peu modifié au cours des années jusqu’à devenir illisible et injuste. L’idée de la réforme est un rééquilibrage pour une répartition plus juste des crédits de bourses. Des ajustements sont prévus pour éviter qu’une famille ne perde plus de 20% de quotité de bourse. L’objectif est bien d’avoir un système de bourses le plus équitable possible.
L’enveloppe était de 93,6 millions d’euros en 2012, elle est de 110 millions en 2013, elle sera de 118 en 2014 et de 125,5 en 2015
Les promesses de reverser l’enveloppe de la Prise en charge des Lycéens (PEC) supprimée par François Hollande aux bourses scolaires seront-elles tenues alors que la France est touchée de plein fouet par les problèmes de restriction budgétaire ?
La prise en charge des frais de scolarité, la PEC, était une fausse bonne idée : la gratuité pour les élèves français de Terminale puis de Première et enfin de Seconde, scolarisés à l’étranger. Cette mesure a entraîné un désengagement des entreprises, c’est-à-dire qu’elles n’ont généralement plus payé les frais d’écolage des enfants de leurs salariés scolarisés au lycée, les contribuables s’en chargeant! En même temps, un grand nombre d’établissements du réseau a profité de l’effet d’aubaine pour augmenter les frais de scolarité et ceci au détriment des élèves du primaire et du collège et des élèves étrangers, tandis que parallèlement les critères d’attribution des bourses scolaires se durcissaient. Pour répondre à votre question, les crédits de la PEC d’un montant de 31 millions d’euros en 2012 seront répartis sur trois ans sur l’enveloppe des bourses scolaires, attribuées sur critères sociaux. Le montant des bourses augmentera donc régulièrement sur trois ans. L’enveloppe était de 93,6 millions d’euros en 2012, elle est de 110 millions en 2013, elle sera de 118 en 2014 et de 125,5 en 2015.
Propos recueillis par Malto C.