La Chine a dénoncé les travaux de construction menés par le Vietnam sur un îlot contesté en mer de Chine méridionale, connu sous le nom de récif « Barque Canada », a déclaré mercredi le ministère chinois des Affaires étrangères.
Ce récif, situé dans l’archipel des Spratleys et occupé par le Vietnam depuis les années 1980, fait l’objet de revendications concurrentes de plusieurs pays. La dispute s’est intensifiée dans un contexte de rivalité croissante entre la Chine et les États-Unis pour l’influence en Asie du Sud-Est.
« Ce récif fait partie du territoire chinois », a affirmé le porte-parole du ministère, Guo Jiakun, lors d’une conférence de presse, ajoutant que Pékin s’est toujours opposé à « l’occupation illégale » des îles et récifs de la région.
Le ministère vietnamien des Affaires étrangères n’a pas immédiatement réagi à ces déclarations.
Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, malgré les contestations du Brunei, de la Malaisie, des Philippines et du Vietnam dans cette zone stratégique.
Selon une étude menée par l’Université océanique du Guangdong et le ministère chinois des Ressources naturelles — actuellement en cours d’examen pour publication dans le Journal of Tropical Oceanography — les opérations de remblaiement menées par Hanoï depuis 2022 ont multiplié par dix la superficie du récif. L’étude précise également que le Vietnam a creusé un canal de 299 mètres de large, capable d’accueillir de grands navires, y compris des bâtiments militaires.
L’année dernière, la Chine a rejeté les revendications vietnamiennes sur les archipels des Paracels et des Spratleys, affirmant que l’histoire appuyait ses propres droits sur ces territoires. De son côté, le Vietnam a maintenu disposer d’une « base juridique complète et de nombreuses preuves historiques » pour justifier sa souveraineté sur le récif.
Malgré ces tensions, les deux pays, qui entretiennent des liens économiques étroits, ont convenu en décembre dernier de renforcer leur coopération en matière de sécurité. Cette annonce faisait suite à la visite à Hanoï du président chinois Xi Jinping, qui a plaidé pour la construction d’une « communauté avec un avenir partagé ».
En 2016, la Cour permanente d’arbitrage de La Haye avait pourtant jugé que les revendications chinoises en mer de Chine méridionale n’étaient pas fondées en droit international. Une décision que Pékin continue de rejeter.
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