Le site d’analyses et de tribunes géopolitiques The Diplomat vient de publier un texte intéressant sur l’économie vietnamienne à l’heure de l’épidémie de Coronavirus – Covid 19. Selon son auteur, l’économiste Thoi Nguyen, le Vietnam, qui a été l’une des économies asiatiques à la croissance la plus rapide ces dernières années, est en grand danger malgré un certain succès dans la gestion de la pandémie.

Nous reproduisons ici des extrait d’un texte publié par thediplomat.com, dont nous vous recommandons la lecture.

Dès le début de l’épidémie, le ministère de la planification et de l’investissement a averti que le taux de croissance économique du Vietnam serait confronté à un ralentissement à 6,09 % si la pandémie de coronavirus n’était pas totalement contenue. À l’heure actuelle, la croissance du Vietnam n’a atteint que 3,82 % au premier trimestre de l’année, ce qui est le pire résultat de ces dernières années, depuis le premier trimestre 2009, avec 35 000 entreprises fermées.

Série de mesures

En réponse, le Vietnam a pris une série de mesures. En mars, le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc a appelé la banque centrale du Vietnam à prendre des mesures et des solutions urgentes pour faire face à l’impact du coronavirus et pour assurer la protection sociale. La Banque d’État du Vietnam (SBV) a émis une directive pour que les établissements de crédit et les banques commerciales gèrent les flux de trésorerie, les liquidités, la dette et les taux d’intérêt, tandis que le gouverneur de la SBV, Le Minh Hung, a également promis de nouvelles mesures pour protéger l’économie vietnamienne. Des signes ont été signalés indiquant que ces mesures ont eu un impact positif, bien que limité, jusqu’à présent.

Les mesures prises par le Vietnam ne sont pas surprenantes : COVID-19 a conduit les pays à ajuster leurs approches économiques, notamment par le biais de la politique monétaire et fiscale, comme le montrent les réductions des taux d’intérêt que nous avons observées aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Il convient toutefois de noter que les outils fiscaux et monétaires dont dispose le Vietnam ont également leurs limites et devront donc être utilisés avec sagesse et parcimonie.

Mesures plus drastiques

Si l’épidémie se poursuit sur une plus longue période – peut-être six mois ou même jusqu’en 2021 – le Vietnam devra prendre des mesures plus drastiques qui pourraient révéler les limites susmentionnées et forcer des compromis que Hanoï préférerait ne pas faire. Les conséquences pourraient être graves, et la probabilité que l’économie vietnamienne tombe en récession est très élevée.

Il est bien sûr difficile de donner des prescriptions spécifiques au gouvernement vietnamien étant donné la nature compliquée et imprévisible d’une pandémie mondiale qui se déroule encore. Mais si Hanoï doit gérer pleinement et de manière exhaustive les retombées économiques continues de COVID-19, il faudra probablement trouver un équilibre entre l’attention portée aux dynamiques à court et à long terme et l’utilisation d’une série d’outils allant au-delà des solutions fiscales et monétaires.