Le Vietnam aurait demandé à ses fonctionnaires de dissimuler des informations à Washington pour améliorer l’image de ses efforts dans la lutte contre le trafic d’êtres humains, a déclaré jeudi un groupe de défense des droits de l’homme, alors que le pays cherche à obtenir une évaluation plus favorable dans un rapport clé des États-Unis.
Le groupe de défense des droits Project88 a fondé son accusation sur des documents officiels vietnamiens qu’il affirme avoir obtenus. Reuters a examiné les traductions de ces documents fournies par le groupe, mais n’a pas pu en confirmer l’authenticité de manière indépendante.
Project88, qui se concentre sur les droits de l’homme au Vietnam, a accusé ce pays d’Asie du Sud-Est de fournir des informations trompeuses et de tenter de dissimuler des cas de traite impliquant des fonctionnaires lors de ses communications avec les responsables américains au sujet du rapport sur la traite des personnes (TIP) du département d’État.
Le ministère des affaires étrangères et l’ambassade du Vietnam à Washington n’ont pas répondu aux courriels de Reuters demandant des commentaires sur ces allégations. Le gouvernement a déclaré par le passé qu’il prenait la traite des êtres humains au sérieux et qu’il punissait les trafiquants.
Le rapport annuel sur la traite des êtres humains est le principal mécanisme mis en place par le gouvernement américain pour tenir les pays du monde entier responsables de leur incapacité à prévenir la traite, le travail forcé et d’autres formes d’exploitation, et il détaille les domaines dans lesquels chaque pays doit prendre des mesures.
L’absence d’action sur les questions soulevées dans le rapport peut conduire à des sanctions telles que l’interruption de l’aide américaine.
Dans l’édition 2022 du rapport, le département d’État avait placé le Vietnam dans la catégorie inférieure, mais il l’a reclassé l’année dernière, reconnaissant au gouvernement le mérite d’avoir pris davantage de mesures pour lutter contre la traite des êtres humains.
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