L’excellent site Asialyst, dont nous vous recommandons ici la lecture, plonge dans les coulisses des combats de coqs au Vietnam, photographiés par le journaliste Bruno Birolli, vétéran de l’Asie au long cours, voici une quinzaine d’années. Prenez le temps de regarder ces images. Elles disent l’Asie qui, de plus en plus, échappe au regard des visiteurs trop peu curieux. Parce qu’elle disparaît derrière la modernité.
En janvier 2000, grâce un intermédiaire, le journaliste français Bruno Birolli a eu l’occasion de photographier des combats de coq hors de Saïgon.
Il raconte son périple, illustré de ses images, sur le site Asialyst.
Ces combats étaient clandestins et pourtant personne ne s’est soucié de ma présence.
Il faut dire que mon contact était…
Disons par euphémisme…
Un homme de poids dans ce milieu.
Les combats commencent par la sélection des duellistes.
Chaque propriétaire recherche pour son oiseau un ennemi qu’il pourra défaire sans mal.
D’où de longues tractations.
Les volailles sont ensuite glissées dans l’arène, frictionnées avec de l’alcool à la fois pour désinfecter leurs inévitables blessures et les rendre plus agressives.
Puis les joutes commencent.
Le sort réservé aux vaincus ?
Finir à la cocotte.
Par contre, les vainqueurs sont promus reproducteurs et prennent leur retraite en régnant sur une basse-cour dans l’espoir qu’ils transmettront leur agressivité à leurs descendants.
Une contre-société s’était constituée autour de ces jeux interdits.
C’était le refuge de bon nombre d’anciens soldats ou fonctionnaires du Sud, libérés des camps de rééducation après des années de détention.
Condamnés à rester en bas de l’échelle, leur seul métier possible était celui misérable de cyclo-pousse.
Ces combats étaient à la fois leur seule détente et leur dernier espoir d’empocher un bon paquet pour sortir de la mouise.
Le lendemain de mon passage, la police a fait une descente, embarqué le public, confisqué les paris et mis à l’amende tous les gens présents.
Où est allé cet argent ?
Sans nul doute dans des poches autres que les caisses de l’État.
Les policiers devaient vivre aussi.
Ces rafles intermittentes succédaient à des mois pendant lesquels la police fermait les yeux.
Ce système d’alternance entre tolérance et répression relevait du racket.
Il continue jusqu’à aujourd’hui au Vietnam.
Et donc les combats de coq illégaux…
Retrouvez l’intégralité du portfolio de Bruno Birolli sur Asialyst.